Les biais cognitifs en UX design

Introduction

En tant qu' UX designer, votre ambition est d'offrir aux utilisateurs de vos produits une expérience optimale et intuitive. Pour y parvenir, il est essentiel de comprendre les biais cognitifs qui peuvent influencer les décisions et les comportements des utilisateurs. Les biais cognitifs sont des modèles de pensée qui peuvent conduire à des erreurs de jugement et à des choix irrationnels.

En tant que UX researcher, les biais peuvent aussi vous induire en erreur en essayant de comprendre le besoin des utilisateurs. Cet article se focalise principalement sur le UX designer.

Dans cet article, nous allons explorer les différents types de biais cognitifs, expliquer leurs impacts sur les décisions des utilisateurs et fournir des conseils sur la façon de les éviter pour offrir une expérience utilisateur supérieure.

Graphiste : Muhammad Useng

1. Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Les biais cognitifs sont des mécanismes de pensée omniprésents qui se manifestent de manière subtile, souvent de manière inconsciente. Ce sont des erreurs de raisonnement qui résultent d'une tendance systématique à penser de manière déformée, irrationnelle ou inexacte. Ces biais sont comme des illusions cognitives qui altèrent notre jugement et influencent nos prises de décision, parfois de manière surprenante.


L'origine des biais cognitifs réside dans notre cerveau lui-même, qui a évolué pour être efficace plutôt que parfaitement rationnel. Notre cerveau cherche en permanence à simplifier l'information que nous traitons. Cette simplification est une stratégie adaptative qui nous permet de gérer un flot constant de données et de prendre des décisions rapidement, ce qui est crucial dans un monde où le temps est souvent une ressource limitée. Cependant, cette quête de l'efficacité peut nous mener à des raccourcis mentaux qui aboutissent à des biais cognitifs.


Ces biais, dans la plupart des cas, sont le résultat de processus mentaux automatiques et involontaires. Nous ne les choisissons pas consciemment, mais ils émergent naturellement à partir de nos processus de pensée.

1.1. Comment sont-ils apparus ?

Le concept des biais cognitifs a été largement développé dans les années 1970 par deux éminents psychologues, Amos Tversky et Daniel Kahneman. Leur travail pionnier dans ce domaine a été si révolutionnaire qu'ils ont finalement été récompensés par le prix Nobel d'économie en 2002, bien que leur travail soit principalement ancré dans la psychologie. Leur collaboration a jeté les bases de la théorie des biais cognitifs en explorant comment les individus, en dépit de leur intelligence, sont sujets à des jugements biaisés et à des décisions irrationnelles.

Kahneman a approfondi ce sujet dans son ouvrage de référence, "Système 1, Système 2 : Les deux vitesses de la pensée" publié en 2012. Dans ce livre, il explique que notre cerveau opère grâce à deux modes de pensée distincts :

- Le système 1, qui est automatique et incontrôlable, fonctionne en utilisant des raccourcis mentaux tels que des associations d'idées, des souvenirs, des émotions, et d'autres processus intuitifs. Ce mode de pensée rapide et réflexif est souvent à l'œuvre dans la plupart de nos actions et interactions quotidiennes. Cependant, il est sujet aux biais cognitifs, ce qui signifie que les décisions prises dans ce mode sont souvent basées sur des raccourcis mentaux et des préjugés, ce qui peut mener à des conclusions erronées.

- Le système 2, en revanche, fonctionne de manière plus délibérée, rationnelle et nécessite un effort mental plus important. Il est lent à se mettre en place, implique une réflexion approfondie et prend en compte les informations de manière plus objective. Le système 2 est souvent utilisé lorsque nous sommes confrontés à des problèmes complexes ou que nous devons prendre des décisions cruciales.

Les biais cognitifs sont principalement le résultat du fonctionnement du système 1. En d'autres termes, ils sont des produits de notre cerveau cherchant à économiser de l'énergie en prenant des raccourcis cognitifs. Dans certaines situations, ces raccourcis sont utiles, notamment en cas de danger immédiat, car ils nous permettent de réagir rapidement. Cependant, dans d'autres contextes, comme dans le domaine de l'UX design, ces mêmes biais peuvent entraîner des erreurs de jugement, des préférences irrationnelles des utilisateurs et des décisions suboptimales.

2. Les biais cognitifs les plus courants en UX design

Les biais cognitifs en UX design ne sont pas une liste exhaustive, mais ils se répartissent dans un vaste éventail de catégories. La cartographie « Codex » répertorie plus de 175 biais cognitifs, chacun apportant sa propre nuance à la manière dont les utilisateurs interagissent avec les interfaces. Ces biais se regroupent généralement dans six catégories principales, chacune offrant un aperçu des défis spécifiques que les concepteurs d'expérience utilisateur doivent relever :

1. Les biais sensori-moteurs :

  • Illusions liées aux sens et à la motricité : Ces biais se manifestent lorsque nos sens et nos capacités motrices nous trompent. Par exemple, le biais de l'illusion haptique peut amener les utilisateurs à percevoir une surface lisse comme rugueuse lorsqu'ils touchent un écran tactile. Les concepteurs doivent tenir compte de ces illusions pour créer des interactions réalistes et intuitives.

2. Les biais de jugement :

  • Déformations de la capacité de juger : Les biais de jugement sont souvent liés à la manière dont nous évaluons des informations ou des situations. Le biais de confirmation, où l'on tend à privilégier les informations conformes à nos croyances existantes, est un exemple courant. En UX design, cela peut se traduire par des utilisateurs qui ignorent des fonctionnalités importantes parce qu'elles ne correspondent pas à leurs attentes préalables.

3. Les biais attentionnels ou biais d'attention :

  • Problèmes d'attention : Ces biais sont liés à la manière dont notre attention est dirigée et maintenue. Par exemple, le biais de l'attention sélective amène les utilisateurs à concentrer leur attention sur certaines parties de l'interface, ce qui peut les empêcher de remarquer des éléments importants. Les concepteurs doivent concevoir des interfaces qui attirent l'attention de manière stratégique pour garantir que les informations essentielles sont perçues.

4. Les biais mnésiques :

  • Liés à la mémoire : La mémoire humaine n'est pas aussi fiable qu'on pourrait le croire. Les biais mnésiques comprennent des phénomènes tels que la distorsion de la mémoire, où les utilisateurs se souviennent incorrectement d'événements passés. En UX design, cela signifie que les concepteurs doivent créer des interfaces qui facilitent la rétention d'informations clés, même pour les utilisateurs dont la mémoire est sujette à des distorsions.

5. Les biais liés à la personnalité :

  • Relatifs à l'influence sociale, la culture ou la langue : Ces biais découlent des différences individuelles, culturelles et sociales. Par exemple, le biais d'ancrage culturel peut influencer la manière dont les utilisateurs interprètent les symboles et les couleurs en fonction de leur contexte culturel. Les concepteurs internationaux doivent tenir compte de ces différences pour garantir une expérience utilisateur adaptée à une audience diversifiée.

6. Les biais de raisonnement :

  • Paradoxes dans le raisonnement : Ces biais concernent la façon dont nous traitons et évaluons les informations pour prendre des décisions. Le biais de la dissonance cognitive, où les individus ignorent ou minimisent les informations contradictoires pour maintenir la cohérence de leurs croyances, est un exemple significatif. En UX design, cela peut se traduire par des utilisateurs évitant des interactions qui remettent en question leurs décisions antérieures.

Modèle Algorithmique  : John Manoogian III By Jm3 [CC BY-SA 4.0], from Wikimedia Commons

Certains d'entre eux sont plus susceptibles de se produire en UX design, tels que :

 

2.1. Biais de confirmation

Le biais de confirmation est l'un des biais cognitifs les plus répandus et influents dans le domaine de l'UX design. Il fait référence à la tendance naturelle des individus à chercher, interpréter et mémoriser des informations qui confirment leurs croyances et leurs opinions préexistantes, tout en ignorant ou minimisant délibérément celles qui contredisent leurs convictions. Ce biais peut avoir un impact significatif sur la manière dont les utilisateurs interagissent avec les interfaces, car il peut les pousser à négliger des fonctionnalités, à surévaluer certains contenus ou à simplement ignorer des informations cruciales.

Exemple :

Imaginez la conception d'une application de lecture de nouvelles. Si un utilisateur a des croyances politiques bien ancrées, il peut être enclin à rechercher et à lire des articles qui soutiennent son point de vue, tout en ignorant ou en évitant les articles qui présentent des perspectives opposées. Ce comportement est le résultat du biais de confirmation, qui renforce ses préjugés et peut l'amener à ne pas voir ou à minimiser l'importance d'informations neutres ou contradictoires.

Pour atténuer l'impact du biais de confirmation en UX design, voici quelques stratégies à considérer :

- Présenter des informations de manière impartiale : Il est essentiel de fournir des informations de manière équilibrée, en évitant de favoriser un point de vue particulier. Par exemple, une application de médias sociaux pourrait organiser les messages de manière à ce que les points de vue variés soient exposés de manière égale.

- Offrir une variété de choix : Dans la conception d'interfaces, donnez aux utilisateurs la possibilité d'accéder à une gamme d'options et de ressources, de manière à ce qu'ils puissent explorer différentes perspectives. Par exemple, un site Web d'actualités pourrait proposer des filtres pour trier les articles en fonction de diverses sources ou points de vue.

- Éduquer les utilisateurs sur le biais de confirmation : Les utilisateurs peuvent bénéficier de la prise de conscience de ce biais cognitif. Par exemple, lors de l'inscription sur un site de médias sociaux, une courte animation ou un message informatif peut rappeler aux utilisateurs de rester ouverts à différentes opinions.

- Favoriser la diversité des contributions : Encouragez les utilisateurs à contribuer avec leurs opinions et leurs expériences pour enrichir la variété de contenus. Par exemple, un forum en ligne peut récompenser les contributions constructives et les perspectives variées.

La prise en compte du biais de confirmation dans la conception d'interfaces permet de créer des expériences utilisateur plus équilibrées et inclusives. En reconnaissant et en adressant ce biais, les concepteurs peuvent contribuer à l'éducation des utilisateurs, à la promotion de la pensée critique et à la création d'espaces en ligne où la diversité des opinions est valorisée.

Artiste : Elefant, from comicscience.net

2.2. Effet de la fondation

L'effet de la fondation, parfois appelé l'effet d'amorçage, est un biais cognitif important en UX design. Il se produit lorsque les utilisateurs prennent des décisions ou forment des opinions en se basant sur les informations initiales, même si ces informations sont incorrectes, partielles ou biaisées. Cet effet révèle comment les premières informations présentées dans une interface peuvent avoir un impact significatif sur la manière dont les utilisateurs perçoivent et interagissent avec celle-ci.

Exemple :
Prenons l'exemple d'une application de réservation de vols en ligne. Si un utilisateur est initialement présenté avec une liste de vols triés par ordre décroissant de prix, il peut être amené à privilégier les vols les moins chers sans tenir compte d'autres facteurs importants tels que la durée du vol, les escales, ou la qualité du service. Cet effet d'amorçage peut entraîner des décisions suboptimales, car l'utilisateur a été influencé par l'ordre de présentation initial.

Pour éviter l'effet de la fondation en UX design, voici quelques approches à considérer :


- Fournir des informations précises et complètes : Il est essentiel de présenter les informations de manière à ce qu'elles soient correctes, exhaustives et équilibrées. Par exemple, dans le cas de la réservation de vols, l'interface pourrait afficher des informations sur le prix, la durée du vol, les escales et d'autres détails pertinents dès le départ, permettant ainsi aux utilisateurs de prendre des décisions éclairées.


- Utiliser des étiquettes et des titres explicites :
Les étiquettes et les titres des informations sont importants. Ils doivent être clairs et informatifs, afin d'éviter toute confusion ou interprétation erronée. Par exemple, lors de la présentation d'options de produits, des titres tels que "Caractéristiques principales" et "Inconvénients" peuvent aider les utilisateurs à obtenir une vision plus complète et équilibrée.


- Permettre aux utilisateurs de personnaliser leur expérience : Les interfaces qui permettent aux utilisateurs de trier, filtrer ou personnaliser leur vue peuvent réduire l'impact de l'effet de la fondation. Par exemple, un site de commerce électronique pourrait permettre aux utilisateurs de trier les produits en fonction de leurs propres préférences, telles que le prix, la popularité ou la note des utilisateurs.


- Utiliser des illustrations visuelles : Les graphiques, les infographies et les visualisations peuvent aider à présenter des informations de manière plus accessible et compréhensible. Par exemple, un tableau comparatif des caractéristiques de plusieurs produits peut aider les utilisateurs à prendre des décisions basées sur des données claires.


En reconnaissant l'effet de la fondation et en prenant des mesures pour le contrer, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent créer des interfaces qui favorisent des décisions éclairées et réduisent les distorsions cognitives. La transparence, la clarté et l'accessibilité des informations sont essentielles pour garantir que les utilisateurs disposent d'une vue d'ensemble complète dès le début de leur interaction avec une interface.

 

2.3. Biais de survie

Le biais de survie est un biais cognitif qui se manifeste lorsque les utilisateurs ont tendance à ne tenir compte que des éléments qui ont réussi ou qui ont survécu, tout en ignorant ou en minimisant les échecs ou les éléments qui n'ont pas perduré. Cela signifie que les utilisateurs sont enclins à considérer uniquement les informations positives ou les résultats favorables, ce qui peut influencer leur perception et leurs décisions. En UX design, il est essentiel de reconnaître ce biais et de mettre en place des stratégies pour assurer une évaluation équilibrée de l'expérience utilisateur.

Exemple :
Prenons l'exemple d'une application de notation de restaurants. Les utilisateurs, lors de la recherche d'un endroit pour dîner, ont tendance à prêter plus d'attention aux restaurants ayant des évaluations positives et des critiques favorables. Ils peuvent ignorer les restaurants ayant quelques avis négatifs, même si la majorité des critiques sont positives. Cela est dû au biais de survie, où seules les évaluations survivantes, c'est-à-dire les critiques positives, sont prises en compte, tandis que les avis négatifs sont minimisés ou ignorés.

Pour atténuer l'effet du biais de survie en UX design, voici quelques approches :

- Afficher une variété de perspectives : Au lieu de se concentrer uniquement sur les éléments positifs, l'interface peut mettre en avant une gamme de réactions, de témoignages et de retours d'expérience. Cela aide les utilisateurs à obtenir une image plus complète et équilibrée.

- Intégrer des métriques pertinentes : En suivant des métriques significatives, telles que le taux de conversion, le taux d'abandon ou le temps passé sur une page, les concepteurs peuvent obtenir des données objectives sur la performance d'une interface. Cela permet de prendre des décisions basées sur des résultats concrets plutôt que sur des impressions subjectives.

- Fournir des options de retour en arrière ou de changement d'avis : L'interface peut permettre aux utilisateurs d'annuler une action ou de revenir en arrière, donnant ainsi une chance de rectifier une décision hâtive. Par exemple, un site de commerce électronique peut offrir une option de retour de produit.

- Encourager la rétroaction : L'invitation des utilisateurs à donner leur avis et à partager leurs expériences peut aider à recueillir des informations importantes, même si elles ne sont pas toutes positives. Cela permet d'obtenir un retour d'information plus complet et de montrer aux utilisateurs que leurs opinions sont valorisées.

En reconnaissant le biais de survie et en prenant des mesures pour le contrer, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent créer des interfaces qui prennent en compte une variété de réponses et qui sont capables d'apprendre des succès et des échecs. Une approche équilibrée dans la conception permet de mieux comprendre les besoins et les réactions des utilisateurs, ce qui peut conduire à une amélioration constante de l'expérience utilisateur.

 

2.4. Effet de contraste

L'effet de contraste est un biais cognitif qui se manifeste lorsque les utilisateurs évaluent deux éléments en les comparant et en étant influencés par leur différence relative plutôt que par leur valeur intrinsèque. Cela signifie que la perception d'un élément est fortement influencée par la présence d'un autre élément contrastant à proximité. En UX design, il est crucial de comprendre cet effet pour éviter la confusion et garantir que les utilisateurs interprètent correctement les éléments d'interface.

Exemple :
Imaginez la conception d'un site Web de commerce électronique. Si un produit est affiché à côté d'un autre produit ayant un prix beaucoup plus élevé, les utilisateurs peuvent être induits en erreur et percevoir le premier produit comme étant d'un bon rapport qualité-prix, même si son prix réel est élevé en soi. Cela est dû à l'effet de contraste, où la différence relative en prix est mise en avant plutôt que la valeur intrinsèque du produit.

Pour éviter l'effet de contraste en UX design, voici quelques approches :

- Mettre en évidence la valeur intrinsèque : Plutôt que de mettre en avant la différence par rapport à d'autres éléments, l'interface devrait présenter les caractéristiques, les avantages et la valeur intrinsèque de chaque élément de manière claire et informative.

- Utiliser des groupements logiques : Les éléments liés ou similaires devraient être regroupés logiquement, évitant ainsi les comparaisons injustes. Par exemple, dans un tableau de tarification, les plans de service similaires devraient être regroupés pour une comparaison plus juste.

- Utiliser des étiquettes explicites : Les étiquettes des éléments et des caractéristiques devraient être descriptives et informatives, de manière à ce que les utilisateurs comprennent ce qu'ils évaluent sans avoir besoin de comparaisons inutiles.

- Utiliser des visuels cohérents : Les éléments visuels, tels que la couleur, la taille et le style, devraient être cohérents pour éviter de distraire les utilisateurs par des éléments contrastants inutiles.

- Test utilisateur : La réalisation de tests utilisateur permet de détecter les problèmes liés à l'effet de contraste. Les retours des utilisateurs peuvent aider à identifier les éléments qui prêtent à confusion.

En comprenant l'effet de contraste et en concevant des interfaces qui minimisent les comparaisons inutiles et les contrastes indésirables, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent garantir que les utilisateurs évaluent les éléments en fonction de leur valeur intrinsèque et de leurs mérites réels, améliorant ainsi la convivialité et la clarté des interfaces.

 

2.5. Biais de négativité

Le biais de négativité est un biais cognitif qui se manifeste lorsque les utilisateurs accordent généralement plus d'importance aux événements négatifs qu'aux événements positifs. Cela signifie que les expériences négatives ou les éléments négatifs ont un impact disproportionné sur la perception et les émotions des utilisateurs par rapport aux expériences positives. En UX design, il est essentiel de reconnaître ce biais pour créer des expériences utilisateur qui minimisent les effets négatifs et favorisent une perception plus équilibrée.

Exemple :
Prenons le cas d'une application de service client. Un utilisateur qui a une expérience négative, comme un problème technique ou une mauvaise interaction avec un agent du service client, est plus susceptible de se souvenir de cette expérience que des expériences positives antérieures. Cette mémoire persistante de l'expérience négative peut avoir un impact sur sa perception globale de l'application, même si la majorité de ses interactions ont été positives.

Pour atténuer l'effet du biais de négativité en UX design, voici quelques approches à considérer :

- Créer des expériences positives : L'accent mis sur la création d'expériences utilisateur positives peut aider à compenser l'impact des expériences négatives. Cela peut inclure des retours d'information clairs, des fonctionnalités intuitives, une esthétique agréable, etc.

- Fournir un support et une rétroaction constructifs : L'interface devrait offrir un soutien clair aux utilisateurs lorsqu'ils rencontrent des problèmes ou des défis. Les messages d'erreur et de validation devraient être conçus pour être informatifs plutôt que punitifs.

- Offrir un processus de rétroaction : Permettre aux utilisateurs de donner leur avis sur l'expérience et de signaler les problèmes peut aider à identifier et à résoudre les problèmes de manière proactive.

- Minimiser les interruptions et les désagréments : Éviter de créer des obstacles ou des désagréments inutiles dans le parcours de l'utilisateur. Les utilisateurs sont plus susceptibles de se concentrer sur les aspects négatifs s'ils sont confrontés à des obstacles majeurs.

- Rester transparent : Lorsque des erreurs ou des problèmes surviennent, il est essentiel de communiquer de manière transparente avec les utilisateurs. Cela peut réduire les incertitudes et les inquiétudes liées à des expériences négatives.

En comprenant le biais de négativité et en cherchant activement à créer des expériences positives, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent contribuer à équilibrer la perception des utilisateurs et à minimiser l'impact des expériences négatives. La création d'un environnement positif et engageant peut aider à fidéliser les utilisateurs et à les encourager à continuer à utiliser une application ou un service malgré des expériences négatives occasionnelles.

 

2.6. Effet de restriction cognitive

L'effet de restriction cognitive est un biais cognitif qui se manifeste lorsque les utilisateurs prennent des décisions en utilisant des données limitées ou incomplètes, au lieu de rechercher l'ensemble des informations disponibles. Cela signifie que les utilisateurs peuvent prendre des décisions basées sur une compréhension tronquée de la situation, ce qui peut entraîner des choix suboptimaux ou des malentendus. En UX design, il est essentiel de rendre les informations claires et faciles d'accès pour aider les utilisateurs à prendre des décisions informées.

Exemple :
Considérons un site Web de réservation de voyages. Un utilisateur peut réserver un vol en se basant uniquement sur le prix affiché sans prendre en compte des éléments tels que la durée du vol, les escales, les frais supplémentaires, ou les politiques d'annulation. Cela est dû à l'effet de restriction cognitive, où l'utilisateur ne tient compte que des informations les plus accessibles et ignore des données importantes pour prendre une décision éclairée.

Pour atténuer l'effet de restriction cognitive en UX design, voici quelques approches à considérer :

- Hiérarchiser les informations essentielles : Organiser les informations de manière à ce que les éléments cruciaux soient faciles à trouver. Par exemple, sur un site de commerce électronique, les détails du produit, y compris les caractéristiques clés et les avis des utilisateurs, devraient être clairement mis en évidence.

- Utiliser des filtres et des options de tri : Fournir des options pour filtrer et trier les informations peut aider les utilisateurs à affiner leurs choix en fonction de leurs préférences. Par exemple, sur un site d'hébergement, les filtres par prix, emplacement, et notation peuvent aider les utilisateurs à trouver rapidement les options qui leur conviennent.

- Offrir des informations contextuelles : Contextualiser les informations est essentiel. Par exemple, lors de la réservation d'un billet d'avion, l'interface peut expliquer ce que comprend le prix du billet, comme les bagages enregistrés, les repas à bord, etc.

- Faciliter la comparaison des options : Mettre en place des comparaisons côte à côte ou des tableaux de caractéristiques permet aux utilisateurs d'évaluer rapidement les avantages et les inconvénients des différentes options.

- Utiliser des visuels explicites : Les images, les graphiques et les infographies peuvent aider à communiquer des informations de manière plus claire et accessible. Par exemple, un graphique des itinéraires de vol peut aider les utilisateurs à comprendre visuellement les différences entre les vols.

En comprenant l'effet de restriction cognitive et en fournissant un accès facile à des informations pertinentes et complètes, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent aider les utilisateurs à prendre des décisions plus informées. L'objectif est de garantir que les utilisateurs disposent des informations nécessaires pour choisir en toute connaissance de cause, ce qui peut améliorer leur satisfaction et la qualité de l'expérience utilisateur.

 

2.7. Biais de choix de statu quo

Le biais de choix de statu quo, également connu sous le nom d'inertie ou de préférence pour le statu quo, fait référence à la tendance naturelle des utilisateurs à choisir des options existantes plutôt que de rechercher de nouvelles options. En d'autres termes, les individus ont souvent une préférence pour ce qu'ils connaissent déjà et ont l'habitude d'utiliser. En UX design, il est essentiel de comprendre ce biais pour encourager les utilisateurs à explorer les options disponibles. Pour ce faire, il est important de rendre les processus de sélection facilement accessibles et de clarifier les avantages et les inconvénients de chaque option.

Exemple :
Supposons que vous conceviez une application de gestion de compte où les utilisateurs peuvent choisir parmi plusieurs plans d'abonnement. Si l'option par défaut est un plan de base, de nombreux utilisateurs peuvent choisir cette option simplement parce qu'elle est déjà sélectionnée, sans considérer les avantages potentiels de plans supérieurs. Cela découle du biais de choix de statu quo, où les utilisateurs optent pour l'option existante sans chercher activement des alternatives.

Pour atténuer l'effet du biais de choix de statu quo en UX design, voici quelques approches à considérer :

- Présenter des choix clairement : Assurez-vous que toutes les options sont visibles et accessibles, et qu'elles sont présentées de manière claire. Les utilisateurs ne doivent pas avoir à faire des efforts importants pour trouver des alternatives.

- Clarifier les avantages et les inconvénients : Fournissez des informations sur les avantages et les inconvénients de chaque option. Cela permet aux utilisateurs de prendre des décisions éclairées plutôt que de simplement suivre le statu quo.

- Mettre en évidence les nouvelles options : Si vous souhaitez encourager les utilisateurs à explorer de nouvelles alternatives, vous pouvez mettre en évidence les options alternatives ou les nouveautés. Par exemple, un produit peut indiquer "Nouveau" à côté des caractéristiques ou des options récemment ajoutées.

- Faciliter le processus de sélection : Réduisez au maximum les obstacles pour que les utilisateurs puissent choisir des alternatives. Par exemple, offrez des options de personnalisation claires et simples.

- Utiliser des incitations appropriées : Si cela convient à votre contexte, vous pouvez encourager les utilisateurs à explorer de nouvelles options en offrant des avantages ou des incitations pour le faire.

En prenant en compte le biais de choix de statu quo, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent créer des interfaces qui encouragent les utilisateurs à explorer et à considérer activement les alternatives. Cela peut conduire à des choix plus alignés sur leurs besoins et leurs préférences, améliorant ainsi l'expérience utilisateur et la satisfaction globale.

 

2.8. Effet de réciproque

L'effet de réciproque, parfois appelé principe de réciprocité, se produit lorsque les utilisateurs sont plus enclins à effectuer une action, comme un achat ou une inscription, si une personne de confiance, telle qu'un ami, un expert ou un client précédent, leur a donné une recommandation positive. En UX design, l'utilisation de témoignages de clients précédents ou de critiques positives est un excellent moyen de renforcer la confiance des utilisateurs et de les encourager à prendre des décisions ou à entreprendre des actions spécifiques.

Exemple :
Prenons le cas d'un site Web de commerce électronique. Un utilisateur qui envisage d'acheter un produit peut être influencé par les avis positifs laissés par d'autres clients. Si plusieurs personnes ont partagé des expériences positives et recommandé le produit, l'effet de réciproque peut entrer en jeu, encourageant l'utilisateur à effectuer l'achat en se basant sur la confiance qu'il accorde aux avis de tiers.

Pour exploiter l'effet de réciproque en UX design, voici quelques approches à considérer :

- Présenter des témoignages et des avis de clients : Inclure des témoignages de clients précédents, des évaluations de produits et des avis d'utilisateurs pour mettre en avant des expériences positives et des recommandations.

- Utiliser des badges d'approbation : Les badges d'approbation ou les certifications provenant d'organisations de confiance ou d'experts peuvent renforcer la crédibilité d'un produit ou d'un service.

- Mettre en avant les partenariats ou les affiliations : Si une entreprise a des partenariats ou des affiliations avec des marques de confiance, il peut être utile de le mettre en évidence pour gagner la confiance des utilisateurs.

- Utiliser des études de cas ou des succès clients : Partager des études de cas mettant en avant des clients ayant obtenu des résultats positifs grâce à un produit ou un service peut aider à illustrer son utilité.

- Favoriser la diffusion par le bouche-à-oreille : Encourager les utilisateurs à partager leurs expériences positives avec d'autres personnes, par le biais de programmes de parrainage ou d'incitations à partager.

En exploitant l'effet de réciproque, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent créer des interfaces qui inspirent la confiance et encouragent les utilisateurs à prendre des mesures, car ils voient que d'autres personnes de confiance ont bénéficié de l'offre. Cela peut augmenter la conversion et la satisfaction des utilisateurs, tout en renforçant la réputation d'une marque ou d'un service.

 

2.9. Biais d'ancrage

Le biais d'ancrage se produit lorsqu'un utilisateur prend une décision basée sur une première impression ou une information initiale qui, souvent, ne représente pas une idée complète ou précise. Ce premier point d'ancrage peut influencer la manière dont les utilisateurs perçoivent et évaluent une expérience. En UX design, il est essentiel d'offrir une vue d'ensemble claire et de donner une image précise de ce que l'utilisateur peut attendre de l'expérience, afin de minimiser l'impact du biais d'ancrage.

Exemple :
Supposons que vous conceviez un site de voyage. Si la première image qui s'affiche est celle d'une belle plage ensoleillée, les utilisateurs peuvent avoir une impression initiale que toutes les destinations de voyage proposées sont similaires, axées sur le soleil et la plage. Cette impression peut les amener à négliger des options telles que des voyages culturels ou des destinations de montagne. L'effet d'ancrage initial peut les influencer dans leur choix de destination.

Pour atténuer l'effet du biais d'ancrage en UX design, voici quelques approches à considérer :

- Offrir une vue d'ensemble complète : Présentez les informations de manière à ce que les utilisateurs aient une vue d'ensemble complète des options disponibles. Cela peut inclure une variété de destinations de voyage, des produits ou des fonctionnalités.

- Utiliser des visuels variés : Utilisez une gamme de visuels pour représenter différentes options, de manière à ce que les utilisateurs voient la diversité des expériences disponibles.

- Fournir des descriptions détaillées : Incluez des descriptions détaillées, des avantages et des caractéristiques de chaque option. Cela permet aux utilisateurs d'obtenir une image précise de ce qu'ils peuvent attendre.

- Utiliser des filtres et des options de tri : Donnez aux utilisateurs la possibilité de trier ou de filtrer les options en fonction de leurs préférences, pour qu'ils puissent explorer plus en profondeur.

- Montrer des exemples de réussite : Présentez des exemples d'utilisateurs qui ont bénéficié de différentes options pour montrer aux utilisateurs que divers choix sont possibles.

En prenant en compte le biais d'ancrage, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent aider les utilisateurs à prendre des décisions plus éclairées et à explorer une gamme plus large d'options. La transparence, la variété et l'accessibilité des informations sont essentielles pour garantir que les utilisateurs ne se laissent pas influencer par une première impression superficielle.

 

2.10. Effet de halo

L'effet de halo est un biais cognitif qui se manifeste lorsque les utilisateurs sont influencés par une seule caractéristique ou un aspect spécifique lors de la prise de décision, plutôt que de prendre en compte l'ensemble des caractéristiques ou des éléments. En UX design, cet effet se produit souvent lorsque les utilisateurs se focalisent sur la simplicité, l'esthétique ou un seul aspect de l'interface, au détriment de la fonctionnalité et de l'utilité globale.

Exemple :
Imaginons un site de médias sociaux. Les utilisateurs peuvent être attirés par une interface élégante et épurée, mais si cette simplicité entraîne une réduction de la fonctionnalité, comme la suppression de fonctionnalités de communication importantes, cela peut avoir un impact négatif sur l'expérience globale des utilisateurs. L'effet de halo se produit lorsque les utilisateurs sont séduits par l'esthétique au point de négliger l'importance d'autres caractéristiques.

Pour atténuer l'effet de halo en UX design, voici quelques approches à considérer :

- Équilibrer la forme et la fonction : Les concepteurs doivent trouver un équilibre entre une esthétique attrayante et une fonctionnalité robuste. L'esthétique peut améliorer l'expérience, mais pas au détriment des fonctionnalités essentielles.

- Éduquer les utilisateurs : Offrir des informations ou des tutoriels qui aident les utilisateurs à comprendre les fonctionnalités et les avantages de l'interface, de manière à éviter que l'effet de halo ne les empêche de tirer le meilleur parti de l'application.

- Fournir des options de personnalisation : Donner aux utilisateurs la possibilité de personnaliser leur expérience en fonction de leurs préférences, de manière à ce qu'ils puissent adapter l'interface à leurs besoins.

- Recueillir des retours d'utilisateurs : Les retours des utilisateurs sont précieux pour comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Ils peuvent aider à identifier les domaines où l'effet de halo peut être problématique.

- Concevoir pour l'utilité avant tout : Il est essentiel de prioriser l'utilité et la facilité d'utilisation dans la conception de l'interface, tout en veillant à ce que l'esthétique contribue positivement à l'expérience globale.

En prenant en compte l'effet de halo, les concepteurs d'expérience utilisateur peuvent créer des interfaces qui équilibrent judicieusement l'aspect visuel et l'utilité, offrant ainsi une expérience utilisateur complète et satisfaisante. La compréhension de l'importance de l'équilibre entre l'esthétique et la fonctionnalité est essentielle pour concevoir des interfaces qui répondent aux besoins des utilisateurs tout en étant visuellement attrayantes.

 

En gardant à l'esprit ces 10 biais cognitifs incontournables, nous pouvons mieux comprendre comment les utilisateurs prennent leurs décisions et améliorer l'expérience utilisateur en conséquence. En prenant en compte ces biais cognitifs lors de la conception ou de la refonte d'une interface utilisateur, nous pouvons créer des expériences plus agréables et plus intuitives pour les utilisateurs. N'oubliez pas que, en fin de compte, la qualité de votre interface utilisateur dépend de votre compréhension et de votre prise en compte des émotions, des comportements et des besoins des utilisateurs.

3. L'impact des biais cognitifs sur l'expérience utilisateur

Graphiste : Quarta

Les biais cognitifs peuvent avoir un impact significatif sur l'expérience utilisateur. Par exemple, ils peuvent influencer la façon dont les utilisateurs interagissent avec une interface, la facilité avec laquelle ils trouvent des informations ou leur perception de la valeur d'un produit.

En comprenant ces biais, les designers UX peuvent créer des interfaces qui correspondent aux schémas de pensée des utilisateurs, simplifient la prise de décision et encouragent l'engagement. Par exemple, en exploitant le biais de rareté (qui fait que nous valorisons plus les choses rares), un site de commerce électronique pourrait inciter les utilisateurs à effectuer un achat en montrant qu'il ne reste que quelques articles en stock.

3.1. Les questions éthiques

L'impact des biais cognitifs en UX design n'est pas exempt de questions éthiques importantes. Alors que ces biais peuvent être utilisés pour améliorer l'expérience utilisateur, ils peuvent également être exploités pour manipuler les utilisateurs et les pousser à prendre des décisions qu'ils pourraient regretter plus tard. Il est essentiel de considérer ces préoccupations éthiques lors de la conception d'interfaces et de l'exploitation de ces biais.

Voici quelques exemples de questions éthiques liées à l'utilisation des biais cognitifs en UX design :

1. Manipulation des décisions : Les concepteurs doivent se poser la question de savoir dans quelle mesure il est acceptable de guider les utilisateurs vers des décisions spécifiques en utilisant des biais cognitifs. Par exemple, certains sites web utilisent le biais de l'engagement et de la cohérence pour inciter les utilisateurs à s'inscrire à des services payants. Ils commencent par offrir une période d'essai gratuite, sachant que une fois que les utilisateurs se sont engagés, ils sont plus susceptibles de continuer à utiliser le service même après la fin de la période d'essai.

2. Transparence et éthique de la conception : Les concepteurs UX doivent être transparents quant à l'utilisation des biais cognitifs. Cela signifie divulguer clairement comment les mécanismes de biais sont exploités pour influencer le comportement des utilisateurs. Les utilisateurs doivent être informés des incitations et des tactiques employées.

3. Consentement et respect de la vie privée : Les biais cognitifs ne doivent pas être utilisés pour obtenir des informations personnelles des utilisateurs sans leur consentement éclairé. Les concepteurs doivent respecter les préoccupations de confidentialité des utilisateurs et garantir que les données collectées sont utilisées de manière éthique et transparente.

4. Impact sur la santé mentale et le bien-être : L'utilisation de biais cognitifs peut parfois avoir des implications sur la santé mentale et le bien-être des utilisateurs. Par exemple, la création d'une dépendance à une application ou à un service en exploitant le biais de l'engagement peut être préjudiciable. Les concepteurs doivent prendre en considération l'impact à long terme de leurs choix de conception.

5. Responsabilité professionnelle : Les concepteurs UX ont une responsabilité éthique de concevoir des interfaces qui offrent une expérience positive, éthique et équitable pour les utilisateurs. Cela implique d'agir de manière éthique, de ne pas induire les utilisateurs en erreur et de ne pas exploiter leur vulnérabilité.

En résumé, l'utilisation des biais cognitifs en UX design nécessite une réflexion éthique sérieuse. Les concepteurs doivent équilibrer les objectifs d'amélioration de l'expérience utilisateur avec la nécessité de protéger les utilisateurs contre la manipulation indue. La transparence, le respect de la vie privée, le consentement éclairé et la responsabilité professionnelle sont des éléments clés pour garantir que l'utilisation de ces biais se fait de manière éthique et équitable.

 

3.2. Une approche responsable

Alors, comment les concepteurs UX peuvent-ils utiliser les biais cognitifs de manière responsable ? Une approche responsable repose sur plusieurs principes essentiels pour garantir que l'utilisation de ces biais se fait dans le respect des utilisateurs et de l'éthique.

Voici comment les concepteurs peuvent adopter une approche responsable de l'exploitation des biais cognitifs :

1. Placer les besoins des utilisateurs au premier plan : L'objectif principal de l'UX design doit toujours être de répondre aux besoins et aux intérêts des utilisateurs. L'exploitation des biais cognitifs ne doit jamais viser à tromper ou à manipuler les utilisateurs, mais à les aider à prendre des décisions éclairées et à améliorer leur expérience.

2. Connaissance de ses propres biais : Les concepteurs doivent être conscients de leurs propres biais cognitifs. Nous sommes tous sujets à des biais, et il est facile de laisser nos préjugés personnels influencer notre travail. Il est donc important de chercher des feedbacks objectifs et de tester régulièrement nos conceptions avec de vrais utilisateurs pour éviter de laisser nos biais affecter négativement l'expérience.

3. Éviter les "Dark Patterns" : Les "Dark Patterns" sont des techniques de conception délibérément trompeuses qui incitent les utilisateurs à prendre des décisions impulsives, souvent au détriment de leur meilleure compréhension ou de leur intérêt. Les concepteurs doivent éviter l'utilisation excessive de ces techniques, car elles peuvent nuire gravement à l'expérience utilisateur et causer de la frustration.

4. Transparence et consentement : Lorsque des biais cognitifs sont utilisés, il est essentiel d'informer les utilisateurs de leur utilisation de manière transparente. Les utilisateurs doivent comprendre comment ces mécanismes sont exploités pour influencer leur comportement, et leur consentement éclairé doit être obtenu lorsque cela est approprié.

5. Mise à jour continue : La recherche sur les biais cognitifs est en constante évolution. Il est crucial que les concepteurs restent informés des dernières découvertes et avancées dans ce domaine. Cela leur permet d'appliquer ces connaissances de manière efficace et éthique dans leurs conceptions.

6. Test et feedbacks : Les concepteurs devraient systématiquement tester leurs conceptions avec de vrais utilisateurs pour évaluer l'impact des biais cognitifs et s'assurer que les utilisateurs obtiennent une expérience satisfaisante et équitable.

En fin de compte, une approche responsable de l'utilisation des biais cognitifs en UX design repose sur l'intégrité, la transparence et l'objectif d'améliorer l'expérience des utilisateurs. Les concepteurs ont le pouvoir de façonner des interfaces qui aident les utilisateurs à prendre des décisions informées, à explorer des options et à tirer parti de l'expérience numérique de manière positive, sans les pousser à agir contre leur volonté ou leurs intérêts.

4.    Stratégies pour minimiser les biais cognitifs en UX design

Graphiste : Melitas

Comme nous venons de le voir, il convient d’être prudent quant à leur utilisation.

Voici quelques stratégies qui peuvent réduire leur impact et créer des expériences utilisateur plus objectives, inclusives et satisfaisantes pour tous :

4.1. Favoriser la diversité des utilisateurs

L'intégration de la diversité des utilisateurs dans le processus de conception est une stratégie fondamentale pour minimiser les biais cognitifs en UX design. La diversité des utilisateurs englobe un éventail de différences, y compris les antécédents, les expériences de vie, les cultures, les âges, les genres, les capacités et bien d'autres aspects.

Voici pourquoi cette stratégie est si essentielle :

1. Comprendre les différentes perspectives

Les individus ont des expériences et des perspectives variées qui influencent leur manière d'interagir avec une interface. Ce qui peut sembler intuitif et efficace pour un groupe d'utilisateurs peut ne pas l'être pour un autre. En incluant un éventail de profils démographiques et culturels dans le processus de conception, les concepteurs sont mieux préparés à anticiper et à répondre aux besoins de divers groupes d'utilisateurs.

2. Révéler les biais cachés

L'inclusion de la diversité dans les tests utilisateurs permet de détecter plus facilement les biais cognitifs. Par exemple, une interface peut sembler intuitive pour un groupe homogène de testeurs, mais elle peut présenter des obstacles pour d'autres groupes. La diversité des utilisateurs permet de mettre en évidence ces différences et de corriger la conception pour qu'elle réponde de manière équitable aux besoins de tous.

3. Identifier les biais non apparents

Les retours d'utilisateurs provenant de milieux variés peuvent révéler des biais cognitifs qui ne sont pas évidents à première vue. Par exemple, un concepteur peut inconsciemment favoriser certaines valeurs ou préférences, ce qui peut se traduire par des biais dans l'interface. Les utilisateurs ayant des perspectives différentes peuvent mettre en lumière ces biais, ce qui permet d'ajuster la conception pour être plus équilibrée et objective.

En intégrant activement la diversité des utilisateurs dans le processus de conception, les concepteurs peuvent créer des interfaces plus inclusives et équitables. Cela garantit que l'expérience utilisateur est conçue pour répondre aux besoins et aux attentes d'un public diversifié, tout en minimisant les biais cognitifs qui pourraient compromettre cette équité.

 

4.2. Conduire des tests utilisateurs rigoureux

La conduite de tests utilisateurs rigoureux est une étape fondamentale pour minimiser les biais cognitifs en UX design. Les tests utilisateurs visent à recueillir des données objectives sur la manière dont les utilisateurs interagissent avec une interface.

Voici quelques techniques de test rigoureuses qui peuvent être utilisées pour atteindre cet objectif :

1. Eye-tracking

L'eye-tracking est une technique de test qui permet de suivre les mouvements oculaires des utilisateurs lorsqu'ils interagissent avec une interface. Cette méthode révèle les zones de l'interface sur lesquelles les utilisateurs se concentrent le plus longtemps ou le plus fréquemment. Cela peut révéler des biais dans la manière dont les utilisateurs assimilent l'information présentée.

Par exemple, l'eye-tracking peut montrer si une partie de l'interface attire beaucoup plus l'attention que d'autres, ce qui peut indiquer un biais dans la manière dont l'information est présentée ou mise en évidence. Cette technique est particulièrement utile pour comprendre comment les utilisateurs consomment visuellement l'information et pour détecter des zones potentielles de partialité ou de négligence.

2. Entretiens structurés

Les entretiens structurés consistent à poser aux utilisateurs des questions spécifiques et standardisées lors des tests. L'objectif est de recueillir des données cohérentes et comparables entre les différents utilisateurs. Les questions sont conçues pour éviter d'introduire des biais liés à la manière dont les questions sont posées.

L'utilisation d'entretiens structurés permet d'obtenir des réponses objectives sur des aspects spécifiques de l'interface ou de l'expérience utilisateur. Par exemple, on peut interroger les utilisateurs sur leur compréhension de certaines fonctionnalités ou sur la facilité d'utilisation de l'interface. Les réponses standardisées facilitent la comparaison des résultats entre les utilisateurs et les sessions de test.

3. Questionnaires standardisés

Les questionnaires standardisés sont des outils couramment utilisés pour mesurer de manière objective les réactions des utilisateurs. Ces questionnaires peuvent inclure des échelles de notation pour évaluer la facilité d'utilisation, la satisfaction, la clarté de l'interface, ou d'autres indicateurs de l'expérience utilisateur.

En utilisant des questionnaires standardisés, les concepteurs UX peuvent obtenir des données quantitatives qui permettent d'évaluer l'efficacité de l'interface de manière cohérente. Les résultats peuvent être analysés statistiquement pour identifier les points faibles de la conception et les domaines nécessitant des améliorations.

En combinant ces techniques de test, les concepteurs peuvent recueillir des données objectives et fiables sur l'expérience utilisateur. Cela permet d'identifier les biais cognitifs potentiels et de les corriger de manière à créer une interface plus équitable, objective et centrée sur l'utilisateur.

 

4.3. Utiliser des prototypes et itérations

L'utilisation de prototypes et d'itérations est une approche essentielle pour minimiser les biais cognitifs en UX design. Cette stratégie repose sur le principe de créer des versions simplifiées de l'interface, appelées prototypes, pour tester des concepts plus tôt dans le processus de conception.

Voici comment cette approche contribue à réduire les biais cognitifs :

1. Prototypes : Tester des concepts précocement

Les prototypes sont des maquettes interactives de l'interface, généralement créées à un stade précoce du processus de conception. Ils permettent de visualiser comment l'interface fonctionnera, bien avant la création de la version finale. Les prototypes sont souvent conçus pour être suffisamment simples pour être modifiés rapidement, ce qui les rend idéaux pour l'exploration de concepts et d'idées.

En testant ces prototypes avec des utilisateurs, les concepteurs peuvent identifier des biais potentiels dès le début. Par exemple, ils peuvent observer si les utilisateurs rencontrent des difficultés pour comprendre certaines fonctionnalités, ce qui pourrait révéler des biais dans la conception. La phase de prototypage permet aux concepteurs de valider ou d'ajuster leurs idées en fonction des retours des utilisateurs, ce qui contribue à minimiser les biais cognitifs avant qu'ils ne deviennent plus profondément enracinés.

2. Itérations : Ajustements constants

L'itération consiste à tester, ajuster et améliorer constamment le design de l'interface. Cela signifie que les concepteurs n'adoptent pas une approche statique de la conception, mais qu'ils cherchent activement à optimiser l'expérience utilisateur en fonction des retours et des nouvelles informations.

L'implication des utilisateurs dans le processus d'itération est essentielle pour minimiser les biais cognitifs. En recevant des commentaires continus, les concepteurs peuvent identifier les problèmes de biais cognitifs au fur et à mesure qu'ils se manifestent. Par exemple, si les utilisateurs ont du mal à comprendre une interface ou s'ils sont prédisposés à prendre certaines décisions en raison de biais, les concepteurs peuvent apporter des ajustements pour corriger ces problèmes.

L'itération régulière permet également aux concepteurs de s'adapter aux évolutions des besoins des utilisateurs et de l'environnement. Cela garantit que l'interface reste alignée sur les besoins changeants des utilisateurs et minimise les biais cognitifs qui pourraient découler d'un manque d'adaptation.

En combinant la création de prototypes pour tester les concepts précocement et les itérations pour ajuster constamment le design, les concepteurs sont en mesure de réduire les biais cognitifs de manière proactive tout au long du processus de conception. Cela contribue à créer une expérience utilisateur plus équitable, objective et centrée sur les besoins des utilisateurs.

4.4. Éduquer les concepteurs sur les biais cognitifs

L'éducation des concepteurs sur les biais cognitifs est une étape cruciale pour minimiser leur impact dans le processus de conception. Les concepteurs doivent comprendre les différents types de biais cognitifs, comment ils peuvent influencer la conception, et être conscients de leurs propres biais cognitifs personnels.

Voici comment cette éducation peut être mise en œuvre :

1. Comprendre les différents types de biais cognitifs

Les concepteurs UX doivent acquérir une connaissance approfondie des différents types de biais cognitifs, y compris ceux qui sont couramment observés en UX design. Cela implique de se familiariser avec des concepts tels que le biais de confirmation, l'effet de la fondation, le biais de survie, l'effet de contraste, le biais de négativité, l'effet de restriction cognitive, le biais de choix de statu quo, l'effet de réciproque, le biais d'ancrage, et bien d'autres. La compréhension de ces biais permet aux concepteurs d'anticiper comment ils pourraient influencer leur travail.

2. Reconnaître les signes de biais cognitifs

Les concepteurs doivent être capables de reconnaître les signes de biais cognitifs dans leur propre travail. Cela peut inclure des moments où des décisions de conception sont prises en fonction d'intuitions personnelles, de préférences subjectives, ou d'expériences personnelles plutôt que d'une analyse objective des besoins des utilisateurs. Les biais cognitifs peuvent se manifester de manière subtile, et les concepteurs doivent être attentifs à ces signes.

3. Sensibilisation par la formation et la discussion

La sensibilisation aux biais cognitifs peut être encouragée par le biais de sessions de formation dédiées. Ces sessions peuvent inclure des exemples concrets de biais cognitifs dans la conception, des études de cas, et des exercices pratiques visant à identifier et à corriger les biais. De plus, les discussions en équipe sur des projets impliquant des biais cognitifs peuvent être très instructives, permettant aux concepteurs de partager leurs expériences et leurs réflexions.

4. Lecture de recherches sur le sujet

La lecture de recherches sur les biais cognitifs est une autre méthode d'éducation efficace. Les concepteurs peuvent se tenir informés des dernières découvertes en matière de biais cognitifs en lisant des études et des articles pertinents. Cela les aide à comprendre les mécanismes derrière ces biais et à rester au fait des nouvelles recherches et des tendances émergentes.

En combinant ces stratégies, les concepteurs UX peuvent acquérir une compréhension approfondie des biais cognitifs, être en mesure de les reconnaître dans leur propre travail, et prendre des mesures pour les atténuer. Cette éducation contribue à créer des interfaces plus équitables, inclusives et objectives, tout en minimisant les biais cognitifs qui pourraient compromettre l'expérience utilisateur. Cela favorise la conception d'interfaces qui répondent mieux aux besoins et aux attentes d'un public diversifié.

Conclusion

En conclusion, la prise en compte des biais cognitifs en UX design est essentielle pour créer des expériences utilisateur plus équitables, objectives et centrées sur les besoins des utilisateurs. Ces erreurs de raisonnement, souvent inconscientes, peuvent influencer la manière dont les utilisateurs interagissent avec une interface, prennent des décisions, et perçoivent la valeur d'un produit ou d'un service.

Les concepteurs UX ont la responsabilité de comprendre ces biais, de les anticiper, et de les minimiser. En utilisant des stratégies telles que la diversité des utilisateurs, des tests rigoureux, des prototypes et des itérations, l'éducation sur les biais cognitifs, ils peuvent concevoir des interfaces qui répondent aux besoins d'une vaste gamme de publics, tout en réduisant les influences négatives des biais.

Cependant, il est important de noter que l'utilisation des biais cognitifs n'est pas sans problèmes éthiques. Il est crucial de placer les besoins des utilisateurs au premier plan et de ne jamais chercher à manipuler ou à tromper les utilisateurs. L'utilisation responsable de ces connaissances est essentielle pour maintenir l'intégrité de l'expérience utilisateur.

En fin de compte, en intégrant la compréhension des biais cognitifs dans le processus de conception, les concepteurs UX peuvent contribuer à créer des interfaces qui reflètent la diversité et la complexité de la pensée humaine, tout en garantissant que l'expérience utilisateur reste transparente, objective et axée sur les besoins. C'est ainsi que nous pouvons élever le niveau de l'UX design et créer des produits et des services qui répondent véritablement aux attentes de tous les utilisateurs.

La bibliographie et les sources

Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée

De David Kahneman (2012) Paris : Flammarion

Dans cet ouvrage, Daniel Kahneman explore les mécanismes de nos prises de décision, ainsi que les forces qui guident nos préférences et jugements.

Il nous invite à découvrir les deux "personnages" qui cohabitent dans notre esprit : le "Système 1", rapide, intuitif et émotionnel, et le "Système 2", lent, réfléchi et logique.

Au travers d'une série d'expériences auxquelles le lecteur peut participer activement, Kahneman met en lumière les biais cognitifs et les préjugés auxquels nous sommes soumis : l'illusion de familiarité, l'effet de halo, le biais optimiste, l'effet d'ancrage, et bien d'autres.

Fruit de nombreuses années de recherche, "Système 1 / Système 2" propose une théorie brillante qui offre des applications pratiques immédiates dans notre vie quotidienne et professionnelle.

_________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Noise

De David Kahneman, D (Penguin)

Lorsqu'il y a un jugement, il y a souvent du bruit. C'est le cas lorsque deux médecins posent des diagnostics différents pour un même patient, lorsque deux juges prononcent des peines plus ou moins lourdes pour un même crime, ou lorsque deux responsables des ressources humaines prennent des décisions opposées concernant un candidat à un poste.

Ce livre, écrit par Daniel Kahneman, Olivier Sibony et Cass R. Sunstein, met en lumière les effets néfastes du bruit dans de nombreux domaines tels que la médecine, la justice, la protection de l'enfance, la prévision économique, le recrutement, la police scientifique et la stratégie d'entreprise. Pourtant, le bruit reste souvent méconnu et constitue la face cachée des erreurs de jugement.

"Noise" propose des solutions simples et immédiatement applicables pour réduire le bruit dans nos jugements et prendre de meilleures décisions.

_________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Judgment under Uncertainty : Heuristics and Biases

Science. 185 : 4157, 1124-1131 – Kahneman, D., Tversky A. (1974)

Cet ouvrage décrit différentes heuristiques de jugement et les biais qu'elles induisent, non seulement dans des expériences en laboratoire, mais aussi dans d'importantes situations sociales, médicales et politiques.

Ces chapitres abordent l'heuristique de représentativité et de disponibilité, ainsi que les problèmes relatifs à l'évaluation de la covariation et du contrôle, l'excès de confiance, l'inférence en plusieurs étapes, la perception sociale, le diagnostic médical, la perception du risque, ainsi que les méthodes permettant de corriger et d'améliorer les jugements dans les situations d'incertitude.

Environ la moitié des chapitres sont des versions éditées d'articles classiques, tandis que les autres chapitres ont été rédigés spécialement pour cet ouvrage. La plupart d'entre eux passent en revue plusieurs études ou sous-domaines complets de recherche et d'application, plutôt que de décrire des études expérimentales individuelles. Il sera d'une grande utilité pour les décideurs qui souhaitent améliorer leur compréhension et leurs jugements.

Les liens utiles

L'atelier d'apprentissage design thinker

Et pour ceux qui souhaiteraient le pratiquer pour intégrer une telle compétence professionnelle, nous avons conçu une formation expérientielle : design thinker.

Vous devenez un facilitateur design thinker certifié.

L'atelier d'apprentissage User Researcher

Et pour ceux qui souhaiteraient pratiquer des techniques d'exploration pour s'approprier une telle compétence professionnelle, nous avons conçu une formation expérientielle : user researcher.

Vous devenez un User Researcher certifié. Vous apprenez en autonomie avec un parcours asynchrone avec des visio en distanciel pour échanger et pratiquer entre pairs . 

D'autres rôles s'appuient sur la recherche utilisateur comme le design thinker, le service designer, le UX designer ou le designer durable. Découvrez le dans le catalogue en ligne d'ateliers et le framework d'innovation de bout en bout designguides.org 

Les ateliers d'apprentissage en facilitation

Et pour ceux qui souhaiteraient acquérir une telle compétence professionnelle, nous avons conçu plusieurs formations expérientielles :

Le facilitateur en intelligence collective

L'atelier pour pratiquer les fondamentaux de la facilitation.

Les ateliers et les sprints sont au cœur des processus d'innovation et de transformation. Leur format cadré et ludique permet au participants de produire efficacement les livrables nécessaires à l'organisation en utilisant l'intelligence collective. L’atelier facilitateur vous permet de comprendre, concevoir et pratiquer de tels ateliers ou sprint avec ses outils et la posture particulière du facilitateur en intelligence collective.

Vous devenez un facilitateur certifié.

Découvrez le dans le catalogue en ligne d'ateliers et le framework d'innovation de bout en bout designguides.org 

L'apprenti facilitateur en intelligence collective

L'atelier pro bono pour expérimenter en 1H30 la facilitation.